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L'histoire et le paysage de la commune d'Euville restent marqués par la pierre. Les anciennes carrières, avec un front de taille majestueux que l'on peut admirer aujourd'hui, ont fourni la pierre des plus grands monuments parisiens et européens. Elles ont aussi fourni les matériaux de la mairie de style "Art Nouveau" d'Euville, édifiée par les grands maîtres de l'Ecole de Nancy, afin de montrer la qualité de cette pierre.

Des activités pédagogiques, culturelles et touristiques sont aujourd'hui en développement aux carrières d'Euville grâce au centre d'animation qui s'y trouve.

La mairie "Art Nouveau" d'euvilleFaçade de la mairie art nouveau à Euville


Le circuit de la pierre

La pierre de taille a toujours été considérée comme un matériau noble. Son emploi témoigne de la volonté des constructeurs de défier le temps et les hommes. C'est aussi l'expression d'une hiérarchisation de la société.

Il y a 150 millions d'années, dérive des continents oblige, immergée à près de 1 000 mètres de profondeur, la Meuse franchit le tropique du Cancer. De cette période baptisée "Jurassique" par les géologues, nous avons hérité des calcaires à entroques formés par l'accumulation des débris de crinoïdes, des animaux cousins des oursins, qui peuplaient ces fonds marins.

A la fin du XIXème siècle, ces calcaires à entroques sont exploités dans une vingtaine de carrières du Pays de Commercy. Les plus célèbres sont à Euville et Lérouville où travaillent près de 1 500 personnes, utilisant les machines les plus performantes.

La pierre est alors exportée dans toute l'Europe. A Paris, elle est employée dans la plupart des monuments édifiés depuis Napoléon III (Louvre, Grand et Petit Palais, Opéra, Gare de l'Est, pont Alexandre III…). Aujourd'hui, elle n'est plus exploitée qu'à Euville par la société ROCAMAT.

Les carrières d'Euville abrite une forte population d'orchidées : 34 espèces recensées. Un euvillois, René Maillard en fait une étude approfondie.

L'école du hameau des carrières

Avec le développement des carrières à la fin du XIXe siècle, de nombreux ouvriers s'installent au hameau des carrières. L'école du village d'Euville se trouve à plus de 3 km et elle est surchargée. le Maire, Evariste Maillard, fait délibérer le conseil municipal les 7 et 13 mars 1897, afin de décider la construction d'une école près du hameau des carrières. Le terrain manque et c'est sur 20 ares de forêt que cette école est construite en 1898. L'architecte est Gutton, le même que pour la mairie de style "Art Nouveau" d'Euville, et l'entrepreneur est Charles Rusque.

Prévue pour 50 élèves de 6 à 13 ans, elle accueille en fait jusqu'à 75 élèves avec une moyenne de 60 à 70 dont 34 enfants de 3 à 5 ans.

Un agrandissement est donc effectué en 1902 avec la construction d'une deuxième salle de classe et de deux pièces servant de cabinet de consultation et d'attente pour le docteur communal. (Archives départementales de la Meuse 2 O 451).

Au début des années soixante dix, cette ancienne école devient une colonie de vacances pour l'association pour adultes et jeunes handicapés de Bar-le-Duc, l'Apajh. le bâtiment est alors équipé en chambres, cuisine, douches, etc. Le lieu est alors connu sous le nom d'Apajh. En 2001, la commune d'Euville reprend ce bâtiment par bail emphythéotique pour y établr un gîte de groupe (mais aussi la cantine scolaire de 2003 à 2009) et en confie la gestion à l'Adcpe puis, en 2009 à l'Office de tourisme du Pays de Commercy qui y développe le circuit de la pierre. Les lieux retrouvent alors leur nom d'origine : la Villasatel. On trouve ce nom mentionné dans un acte notarié de Maître Thierry à Commercy, daté du 4 août 1738 (un achat de terres par Nicolas Trusson d'Euville à Henri Roger de Ligny, cote Archives de la Meuse : 18 E 199). 

L'Eglise Ville-Issey

Le clocher-porche est reconstruit en pierre de taille en 1762 aux frais du baron de Ville-Issey. Trente ans plus tôt, la communauté finance la reconstruction de la nef sur les plans de Nicolas Pierson, architecte et religieux prémontré. Les moyens financiers ne sont pas les mêmes. A la pierre de taille, on a préféré ici les moëllons enduits d'un crépi.

 Le château Commercy

Hiérarchisation aussi au château de Commercy. Les façades du corps central dessinées par Boffrand ainsi que celles des ailes basses signées Héré qui le relie au Fer-à-Cheval sont en pierre de taille.

Les façades du Fer-à-Cheval comme celles des immeubles de l'avenue Stanislas qui les prolongent, sont faites de moëllons enduits d'un crépi. La pierre est là utilisée comme élément de décor.

 La mairie d'Euville

« Faire bien et sérieux, montrer aux connaisseurs et aux hommes de l’art la beauté de la pierre dont la commune tire tous ses revenus. », à Euville, le conseil municipal sait ce qu’il veut  : faire du nouveau bâtiment une publicité pour la pierre.

Si l'architecte Gutton est chargé du projet, c’est à l'ébéniste Vallin que l’on doit ce style «Art Nouveau» qui fait de cette mairie le seul édifice public de l'École de Nancy.

L'église Saint-Pierre et Saint-Paul d'Euville, 1892.

La pierre de Sorcy

Impossible ici de ne pas parler des carrières voisines de Sorcy. On y tirait un calcaire oolithique au grain très fin qui en fait un matériau idéal pour la sculpture. Ligier Richier et ses compagnons l'ont utilisé. Il est employé notamment à la cathédrale de Toul, dans l'église abbatiale des prémontrés de Pont-à-Mousson, à la basilique Saint Maurice d'Epinal… ou dans l'église de Mécrin pour un retable dédié à saint Evres. Aujourd'hui toutes les carrières sont abandonnées.

 

L’association pour le développement du circuit de la pierre

L’Adcpe organise de nombreuses animations de loisirs ou pédagogique ; cette association gère aussi la Villasatel, centre d’hébergement pour les groupes et salle qui peut être louée pour des repas.

 






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